Retirado do diário de viagem (1) do diplomata e político francês Théodore Adolphe Barrot  (2), que passou por Macau em finais de 1837.
“... Un brick américain, le John Gilpin, connu par sa marche rapide, allait lever l’ancre pour Macao ; le 21 décembre 1837, je m’embarquai à Manille comme passager … “.
“… Je ne passai que quelques heures à Lintin ; j’étais pressé d’arriver à Macao, et j’affrétai un bateau chinois, qui, moyennant un prix convenu, se chargea de m’y transporter. L’équipage de mon bateau, construit comme ceux dont j’ai parlé plus haut, se composait de huit ou dix Chinois, qui ramèrent avec courage pendant les huit ou neuf heures que nous mîmes à parcourir le trajet de douze lieues qui sépare Lintin de Macao.
Macao est situé sur une presqu’île qui a environ trois milles de long sur un mille de large ; c’est le territoire que les Portugais appellent leur colonie en Chine. Le terrain de la presqu’île est entièrement coupé de ravins et de collines, sur le flanc desquelles s’élèvent les maisons disséminées de la ville portugaise. L’endroit où la presqu’île se joint au continent peut avoir deux cents toises de large ; il est formé par une muraille, ouvrage des Chinois ; cette muraille est la limite que ceux-ci ont assignée aux excursions des barbares. Au-delà de cette barrière, nul étranger n’a le droit de pénétrer ; une porte bien gardée sert de communication avec l’intérieur et de passage pour les provisions que consomme Macao. Le sol du territoire portugais peut à grand’peine produire quelques légumes que des jardiniers chinois y cultivent. Vu de la mer, Macao est on ne peut plus pittoresque. Il n’a rien sans doute de bien imposant, puisque les collines qui protègent la ville s’élèvent à peine à cent ou cent cinquante pieds ; mais toutes ces collines couvertes de maisons élégantes et d’arbres verts qu’on a forcé cette terre stérile à nourrir, les forts blanchis à la chaux qui couronnent les hauteurs et sur lesquels flotte le drapeau portugais, donnent à Macao une physionomie riante, que dément bientôt malheureusement la réalité, quand on parcourt les rues de la ville.
J’étais encore tout occupé à contempler cette cité européenne, la seule dont la politique chinoise permette l’existence sur le territoire de l’empire, lorsque mon bateau jeta l’ancre. L’eau de la baie de Macao était trop basse pour qu’une embarcation d’une certaine grandeur pût s’approcher du rivage. Je vis au même instant se détacher de la rive cinq ou six bateaux de passage, chacun forçant de rames pour arriver le premier. Ces bateaux étaient tous conduits par deux ou trois femmes. La baie de Macao renferme plusieurs centaines d’embarcations semblables. Cette population industrieuse ne connaît point d’oisifs ; femmes et enfans, tout le monde travaille. C’est à peine, en effet, si la terre peut suffire aux besoins des nombreux habitans, et une famille pauvre est obligée d’employer tous ses momens, toutes ses ressources, pour ne pas mourir de faim(…) ” (continua)
(1) BARROT, Adolphe – Un Voyage en Chine. Première partie.
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https://fr.wikisource.org/wiki/Voyage_en_Chine/01
NOTA: este diário, relato de viagem, (publicado em 1839, «Voyez la relation de son voyage dans la Revue des Deux-Mondes: T.20, Novembre 1839»), contém impressões e informações sobre a China que até à chegada da Embaixada de Théodore de Langrenée à China (1843) entre todas as informações dos agentes franceses sobre os assuntos chineses, era considerada a mais exacta pelo governo francês.
theodore-adolphe-barrot-1837(2) Théodore Adolphe Barrot (1801-1870), diplomata e político francês. Foi cônsul de França em Cartagena (Colombia) (1831-1835), Manila e Ilhas Baleares (1835-1838) Cônsul geral da França na India e China (1839), comissário extraordinário e plenipotenciário em Haiti (1943), cônsul geral em Alexandria (Egipto) (1845), ministro plenipotenciário no Brasil (1849), em Lisboa (1849), em Nápoles (1851) e em Bruxelas (1853) embaixador em Espanha (1858 – 1864) e Senador (1864-1870).
Outros obras publicadas do mesmo autor:
1 – Unless haste is made: A French skeptic’s account of the Sandwich Islands in 1836
(translation of Les iles Sandwich, which was originally published in Revue des deux mondes, Aug. 1 and 15, 1839.)
2 – Question Anglo-Chinoise – Lettres de Chine
https://fr.wikipedia.org/wiki/Adolphe_Barrot
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